Hausse du prix des carburants. Les transporteurs bretons prévoient des blocages la semaine prochaine
Inquiets de la flambée du prix des carburants, plus d’une centaine de patrons d’entreprises de transports de toute la Bretagne se sont réunis à Saint-Gérand (Morbihan), près de Pontivy, ce vendredi 11 mars 2022 au soir. « On est au pied du mur », expliquent ces professionnels de la route. Ne s’estimant pas entendus par le gouvernement, ils envisagent des actions dès la semaine prochaine.

Inquiets de la hausse du prix des carburants, 115 patrons d’entreprises de transports de toute la Bretagne se sont réunis à Saint-Gérand (Morbihan), près de Pontivy, ce vendredi 11 mars 2022 au soir. Fait rare, les deux représentants régionaux de l’OTRE (Organisation des transports routiers européens) et de la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) étaient côte à côte. | OUEST-FRANCE
Source: https://www.ouest-france.fr/
Cette semaine, j’ai fait rouler 22 camions… et j’ai perdu 4 000 €.
Ce vendredi 11 mars 2022, c’est uniquement entre routiers que plus d’une centaine de patrons d’entreprises de transports sont venus de toute la Bretagne pour échanger à Saint-Gérand (Morbihan), près de Pontivy. On représente 115 entreprises, soit plus de 3 300 salariés. Dans la région, il y a beaucoup de petites sociétés, très peu de grands groupes.
Inquiets, ces dirigeants surveillent de près les cours du baril de pétrole et leurs trésoreries. En plus de trente ans de métier, Claude Rault, transporteur à Pontivy, n’a jamais vu une telle hausse des prix des carburants, surtout si brutale. Personne n’a pu réagir. C’est inédit et surtout, on ne sait pas quand ça s’arrêtera. Et toutes les énergies ont flambé, entre 3 et 7 %… On est au pied du mur
.
Des camions roulant au gaz ont déjà été mis à l’arrêt. L’ad blue, l’additif anti pollution que nous ajoutons au carburant coûtait 21 centimes le litre en juillet 2021, il est à plus d’un euro maintenant.
« Le consommateur risque de trinquer »
Les transporteurs estiment de toute façon difficile de répercuter l’augmentation sur leurs clients. On a mis en attente certaines livraisons non urgentes, mais on ne pourra pas patienter éternellement. C’est une chaîne et au bout, c’est le consommateur qui risque de trinquer.
Aides directes aux trésoreries des entreprises, plafonnement et gel du prix des carburants, exonération des charges fiscales et sociales, création d’un carburant professionnel… Les revendications sont nombreuses et pour le moment, les négociations menées au niveau national n’ont pas donné satisfaction aux transporteurs bretons. Le ministre des Transports table sur une baisse prochaine du prix du baril, qui a déjà diminué ce vendredi. C’est insuffisant
, estime Nicolas Hochet, transporteur à Loudéac et co-organisateur des réunions.

Fait rare, les deux représentants régionaux de l’OTRE (Organisation des transports routiers européens), Claude Rault, au micro, et de la FNTR (Fédération nationale des transports routiers), François Baudouin, 2e en partant de la droite étaient venus ensemble pour parler à tous les transporteurs, syndiqués ou non. | OUEST-FRANCE
« Il faut faire du bruit »
La semaine à venir sera décisive. Il faut que le gouvernement prenne conscience que nous souffrons. Si rien n’aboutit lundi au ministère, on envisage des actions vendredi, ou même avant. Le combat ne fait que commencer.
Blocages des dépôts pétroliers, des villes, des livraisons vers Paris, opérations escargots, arrêt temporaire de leur activité, manifestations devant les préfectures… Il faut faire du bruit, sans pénaliser nos clients ni les autres usagers de la route qui sont aussi victimes de l’augmentation du prix des carburants.
Des actions que les transporteurs n’excluent pas de mener de concert avec d’autres professionnels de la route : travaux publics, bus, taxis, ambulanciers…
Source: https://www.ouest-france.fr/